Portage salarial ou freelance : lequel choisir ?
Vous avez envie de devenir indépendant ? Vous ne savez pas s’il faut commencer avec le portage salarial ou s’il faut tout simplement être un freelance ? Nous allons vous aider à trouver la réponse à votre question. Voici pour vous tout ce qu’il faut savoir pour choisir votre statut juridique avec soin.
Être freelance, c’est quoi ?
Très populaire, le terme « freelance » est utilisé pour désigner un professionnel indépendant qui offre des prestations de services à des particuliers ou à des entreprises. En général, le freelance réalise des prestations dans les domaines tels que le conseil, l’informatique, la rédaction SEO, le community management, le graphisme, le coaching, la communication, etc.
Dans sa qualité de freelance, il a la possibilité de travailler depuis sa maison, depuis un espace de coworking ou même depuis les locaux de son client s’il le souhaite. Il n’a pas non plus à subir les humeurs d’un patron impulsif. Intéressant, n’est-ce pas ? Il faut cependant rappeler qu’être freelance n’est ni un statut social ni un statut juridique en soi.
Il est donc impératif, si vous devenez freelance, de choisir un statut social précis qui donnera un cadre légal à votre activité professionnelle. L’avantage avec un statut social, c’est que vous savez exactement à quel régime social et à quel régime fiscal vous êtes soumis.
Dès que vous effectuerez les démarches pour obtenir un statut social, il vous sera attribué un numéro SIRET qui vous servira à vous identifier et surtout à vous donner une existence légale aux yeux des services fiscaux et sociaux. Vous aurez ainsi la possibilité d’émettre des factures.
A cet effet, plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez choisir le statut de professionnel libéral, celui de micro-entrepreneur ou encore celui d’entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL). Pour ceux qui le préfèrent, vous pouvez choisir d’ouvrir une EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) dont vous serez le dirigeant.
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Qu’est-ce que le salarié porté ?
Le régime du portage salarial implique une relation contractuelle entre trois parties, notamment vous, qui êtes le travailleur, l’entreprise cliente pour laquelle vous travaillez et la société de portage qui fait le lien entre vous et l’entreprise cliente.
Cette relation tridimensionnelle est consacrée par deux contrats vitaux, l’une conclue entre vous et votre entreprise de portage salarial et l’autre, entre l’entreprise de portage et l’entreprise pour laquelle vous devez réaliser une mission.
A ce titre, en tant que salarié porté, vous bénéficiez d’un double statut ou d’un statut hybride. Vous êtes à mi-chemin entre le salariat et l’indépendant. En effet, vous travaillez en toute indépendance et autonomie. C’est à vous de rechercher vos clients et vos missions et de procéder aux négociations relatives aux modalités de chaque mission.
Vous avez la possibilité de travailler pour une ou pour plusieurs entreprises clientes à la fois en fonction de l’envergure de mission et de vos capacités de prise en charge. A ce titre, vous fonctionnez un peu comme un freelance.
Pourtant, dans ce statut hybride, vous conservez les avantages liés au statut de salarié. En effet, les missions qu’accomplit un salarié porté le sont dans le cadre d’un contrat de travail. Il doit signer un contrat de travail (CDD ou CDI) avec une entreprise de portage salarial.
La signature de ce contrat signifie que le porté est en droit de recevoir une rémunération mensuelle, de bénéficier d’une protection sociale complète en plus de la formation et un accompagnement personnalisé.
Sur ces points, le statut du salarié porté lui donne une longueur d’avance sur le freelance, puisque celui-ci ne bénéficie pas de ces avantages. Aussi, n’importe qui peut devenir un salarié porté. Il suffit d’être expert d’un domaine donné. Quelles sont donc les limites du portage salarial ? Nous en parlerons dans la suite. .
Les inconvénients du portage salarial
Même si on peut avoir l’impression que le portage salarial est la solution de rêve pour exercer en tant qu’indépendant dans un cadre légal, il ne faut pas perdre de vue ses limites. En effet, la plupart des sociétés de portage exigent généralement un niveau minimum de revenus.
Vous devez pouvoir trouver des contrats suffisamment lucratifs pour faire appel aux services d’une société de prestation. En général, il faut facturer au minimum 5 000 € par mois pour cela. Si vous vous retrouvez à faire un chiffre d’affaires inférieur à ce niveau de revenu sur une certaine période, vous pouvez vous retrouver au chômage.
Par ailleurs, en tant que salarié porté, certaines dépenses irréductibles vous incombent. Il faut s’attendre à voir une proportion non-négligeable de votre chiffre d’affaires soustraite par la société de portage salariale. Celle-ci fera, chaque mois, des déductions sur vos honoraires avant de vous payer votre salaire. Il est vrai qu’en contrepartie, elle assure la gestion de la facturation, le recouvrement de factures, l’assurance responsabilité civile, etc.
Cependant, sachez que les charges à déduire peuvent considérablement affecter votre salaire mensuel. Il faudra soustraire de votre chiffre d’affaires les frais de gestion, les charges sociales, ce qui vous laissera la plupart du temps avec près de 50% de votre chiffre d’affaires. Si vous n’avez pas un mental d’acier, vous n’allez pas tenir très longtemps.
D’autre part, le contrat qui lie le salarié porté à son entreprise de portage peut faire l’objet d’une rupture si les dispositions contractuelles ne sont pas respectées. Imaginez-vous au chômage du jour au lendemain tout simplement parce que les conditions du marché, votre état de santé, la santé d’un parent ne vous permet plus de consacrer suffisamment de temps au travail afin de dépasser la limite de salaire. Le portage salarial a donc ses risques qu’il ne faut pas perdre de vue.
Dans quel cas choisir de se lancer en tant que freelance ?
En dehors de l’autonomie, le principal avantage dont vous pouvez bénéficier en travaillant comme freelance est d’ordre financier. Vous ferez une grosse économie en vous lançant comme freelance. Vos revenus mensuels seront plus importants parce que vous n’avez pas à laisser une société tierce vous prendre une grosse part de vos revenus, alors que c’est vous qui cherchez vos clients et négociez votre contrat.
Au début de la création de votre entreprise, vous allez peut-être tituber de temps à autre. Il est possible que les démarches et les exigences de l’administration vous saoulent un peu. Cependant, au fil des mois, vous allez vous retrouver et avoir une bonne prise sur votre activité. Il faudra aussi que vous développiez certains réflexes d’entrepreneur. En effet, vous devrez prendre les dispositions qu’il faut pour vous offrir une certaine couverture sociale et souscrire des assurances et des mutuelles. Il en va de votre sécurité.
Si vous comptez débuter en tant que freelance, le statut juridique le plus approprié pourrait être celui de la micro-entreprise. Les charges fiscales seront très faibles, ce qui vous rendra la gestion plutôt simple et moins pesante. Mais n’oubliez pas qu’avec ce statut juridique, vous ne pouvez pas dépasser la limite de chiffre d’affaires définie par la loi.
Pour cela, lancez-vous et dès que vous remarquez que votre chiffre d’affaires approche la limite, vous pouvez changer de statut et devenir salarié. Vos niveaux de revenus seront déjà suffisamment importants pour vous permettre de continuer votre activité sans vous sentir affaibli par les déductions sur salaire faites par la société de portage.
Dans quel cas choisir le portage salarial ?
A maints égards, le portage salarial offre des avantages plus intéressants que le freelance. Il y a cette liberté d’entreprendre dont vous bénéficiez, surtout au démarrage de votre activité. Vous travaillez dans un cadre légal sans pour autant mettre en place une structure juridique. Vous travaillez comme si vous étiez indépendant et autonome alors que vous avez un contrat de travail en bonne et due forme. Ce contrat avec la société de portage vous couvre et vous offre une situation professionnelle plus viable et plus confortable.
Cela réduit l’investissement de départ, aussi bien en termes financiers qu’en termes de démarches administratives. De plus, vous bénéficiez d’une sécurité sociale efficace pour avancer avec prudence. Par ailleurs, s’il vous plaît à un certain moment de créer votre entreprise, vous n’aurez pas à changer de statut social. La transition de votre statut de salarié au statut d’indépendant se fera en douceur.
L’autre avantage dont nous n’avons pas parlé, c’est que le salarié porté intègre un réseau de consultants aux compétences variées, en raison de son contrat avec l’entreprise de portage. Avec un réseau, il a des chances d’avancer plus rapidement, de trouver plus rapidement de nouveaux clients et de nouvelles missions, de se faire de nouveaux partenaires, de trouver des modèles, d’étoffer son carnet d’adresses, d’améliorer ses connaissances et d’aiguiser son expertise.
Etant donné le rôle joué par la société de portage, le salarié porté bénéficie d’une certaine garantie financière qui lui permet d’obtenir plus facilement des prêts auprès de la banque. Ses projets immobiliers auront moins de mal à se réaliser. Il lui suffit de présenter ses trois derniers bulletins de paie.
En clair, vous avez compris. Entre portage salarial et freelance, il n’y a pas une option qui soit meilleure dans l’absolu. Tout dépend d’une part de votre domaine d’activité et d’autre part de vos envies et de vos attentes.
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